Sabine Menuge, d'ancienne élève à parent d'élève très active

Sabine Menuge, d'ancienne élève à parent d'élève très active

Il pourrait y avoir de multiples raisons à présenter ici Sabine Menuge : elle a été interne à l'Ensemble Baudimont bien avant qu'il porte ce nom, elle a eu un parcours professionnel atypique, elle a scolarisé sa fille à l'Ensemble Baudimont, elle y a des responsabilités de parent d'élève... Et comme si ça ne suffisait pas, elle s'implique énormément pour soutenir les enfants (et leurs parents...) atteints de troubles dys.

Sabine Menuge est arrivée à l'Ensemble Baudimont après sa classe de Troisième. Un peu perdue, orientée dans un parcours qu’elle ne souhaitait pas, les débuts ont été très difficiles. Le CAP-BEP secrétariat lui a pourtant permis de reprendre confiance en elle, d’améliorer ses notes et de rebondir. En effet, la rencontre avec un professeur de comptabilité va transformer la sensation d’échec en une belle réussite. "Heureusement, j'ai rencontré Hugues Wavelet, le prof de comptabilité, qui m'a redonné confiance en moi." Sabine Menuge souhaite ici transmettre à la nouvelle génération, que malgré les difficultés, malgré les parcours sinueux ou chaotiques, on croise sur son chemin des personnes qui nous tendent la main, qui nous accompagnent et qui y croient pour nous et nous remettent en piste mieux armés, mieux équipés pour construire notre projet professionnel. Le bilan est plus que positif : de très bons résultats aux examens lui permettent d'intégrer une classe de Première et ensuite de décrocher un bac techno : "ces quatre années d'internat sont mes plus belles années scolaires".

Comprenant que l'université n'était pas faite pour elle, elle se forme au métier de moniteur-éducateur en alternance pendant deux ans. "Je voulais être éducatrice spécialisée et j'ai décroché par la suite mon diplôme d'Etat." (Bac + 3).

Elle a travaillé avec des enfants, des ados, en IME, avec des déficients visuels ou auditifs, en maison d'accueil spécialisée, etc. Il y a 13 ans, elle signe un contrat avec l'EPDEF (Etablissement Public Départemental de l’Enfance et de la Famille) à Arras. La voilà devenue titulaire au sein de la fonction publique hospitalière.

"Mon travail relève de la protection de l'enfance et de l'aide sociale à l'enfance." Sabine Menuge a toujours accompagné les gens qui rencontrent des difficultés, qu’elles soient sociales, mentales, familiales, scolaires ou éducatives. Les services de la protection de l’enfance interviennent dans tout type de milieu social. Ce sont ces publics variés qui enrichissent les pratiques professionnelles et obligent à s’adapter aux problématiques présentées.

Aujourd'hui, au sein d’un service en milieu ouvert, elle accompagne les jeunes et leurs familles dans un potentiel changement : un mieux-être, des relations plus saines, des orientations scolaires et professionnelles plus adaptées. En plus des entretiens individuels avec les parents ou les enfants et des entretiens familiaux en intervention à domicile, elle coordonne le projet du jeune. Ainsi elle mène un véritable travail d'équipe en étant en relation avec les nombreux partenaires extérieurs : CMP, écoles, collèges, lycées, juges, "tous les partenaires qui gravitent autour de l'enfant".

Les qualités qu'elle doit déployer sont le sens de l'écoute et de l'observation, la patience, la discrétion, l'adaptabilité, les compétences relationnelles et la créativité. "Il faut aussi savoir gérer l'urgence et prioriser les dossiers." Toutes ces compétences permettent l’analyse des situations et la proposition de pistes de travail.

"C'est un travail très varié. Il ne s'agit pas seulement de vouloir aider les autres. Hélas, il y a beaucoup d'administratif..." L’éducateur n’est plus seulement le professionnel sur le terrain mais devient un maillon indispensable pour la pertinence du projet de l’enfant, sa rédaction et ses objectifs. Ainsi savoir retranscrire ses observations, rédiger un rapport ou une note au juge, se former aux outils pour organiser son temps de travail deviennent des compétences indispensables à acquérir.

Aujourd'hui, pour exercer dans ce domaine, il faut s’inscrire sur Parcoursup et passer un oral. Les personnes intéressées doivent aller sur le terrain pour découvrir ce métier méconnu, questionner les professionnels.

Parallèlement, Sabine Menuge s'investit aussi en tant que parent d'élève pour soutenir les personnes confrontées aux trouble dys. D'abord parce qu'il y a une dizaine d'années, sa propre fille a été diagnostiquée multi-dys : dyslexique, dysorthographique... « C’est un trouble neurologique. Pas un retard de quelle que sorte que ce soit. » En effet, les troubles dys sont des troubles spécifiques, durables, qui concernent les dysfonctionnements, plus ou moins sévères, des fonctions cognitives du cerveau relatives au langage, à l’écriture, au calcul, aux gestes et à l’attention. Il n’y a pas de déficience intellectuelle mais toute la vie du sujet est impactée : scolaire, sociale et professionnelle.

Heureusement, le collège Baudimont-Saint-Vincent a très bien accompagné sa fille grâce au dispositif Ulis et à sa structure "familiale". "Même si c'est difficile d'obtenir les aménagements nécessaires en lien avec la MDPH."

Sabine Menuge a donc voulu faire bénéficier les autres parents de son expérience  et a créé un groupe Facebook, Dys des Hauts-de-France.

Ce groupe, lancé il y a 7 ans, regroupe aujourd'hui plus de 2500 personnes : des parents, des ados, des psys, des pros, etc. "Il n'est pas rare qu'un professionnel propose d'emblée son aide sur ce réseau."

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